• Le silence fût rompu par le portable de Will. Elle répondit brisant l'atmosphère tendue:
    - Maintenant ? D'accord, j'arrive. Elle nous regarda alors en particulier Max et l'autre garçon. Elle m'annonça qu'elle partait puis continua sa conversation téléphonique en s'éloignant. Si j'avais su qu'il s'agirait de ce qui allait se passer j'aurais peut-être pu l'empêcher ? C'est maintenant du passé on ne revient pas en arrière...
    - Pouvons-nous y aller ? Me demanda Max avec un chaleureux sourire comme si rien ne s'était passé.
    Nous finîmes par atteindre une grande et vieille maison. Il m'ouvrit la porte et me débarrassa de mon manteau avec délicatesse. Il me fit visiter brièvement la maison pour que je sache où se trouve cuisine, toilette, salle de bain et chambre. La pièce centrale étant le salon. Je m'assis sur le canapé et fus étonnée de constater que leur biens étaient très récents et hors de prix. Le matériel Hifi était pour la plupart de dernière génération qui pour certain, n'était même pas encore commercialisé. Cela était normalement impossible à moins que Max appartienne à une des trois plus riches familles...
     

    Il y a bien des années on croyait que 2012 serait la fin du monde. Le 12 décembre 2012 une série d'attentats frappa Paris, Tokyo, Washington, Londres, Madrid, Moscou, et les capitales furent prises d'assauts. C'est depuis cette date que le monde est dirigé uniquement par les riches. Je ne connais pas tout les noms mais entre autre ils sont trois à se partager le premier rang: un italien, un japonais et un américain. Ils ont le monde entre leurs mains et n'hésitent pas à tuer pour garder leur place. Évidement les preuves manquent mais tout le monde sait très bien que c'est l'argent qui dirige cette fichue planète. Les gens issus de familles pauvres, comme celle de Will vivent dans de médiocres conditions et travaillent bien souvent au noir pour les riches... Bien que mes parents fassent partis des riches à faire cela je ne suis pas pour ça. Je trouve que notre monde est devenu un endroit où il n'existe ni paix, ni bonheur. Nous vivons tous dans la menace constante des familles plus riches que nous car il est très courant que, pour mettre en garde, et supprimer de potentielles familles qui pourraient se joindre aux trois Grands, des meurtres décimant des familles entières aient lieu. Afin de supprimer les héritiers. Étant enfant, j'avais moi même vécu mon propre enlèvement par la famille américaine. Mon père lui devait une somme d'argent qu'il n'avait pas remboursé dans les délais... Je me souviens si bien de l'enfer que j'ai vécu à ce moment là.... J'avais tout juste 8 ans quand ils m'ont enfermé seule dans un lugubre appartement où portes et fenêtres avaient été muré. Rien que d'y penser je pleurais enfin, les larmes coulaient toutes seules et ma respiration s'emballait... C'est là que quelqu'un passa ses bras autour de mon cou et me serra.
    - Ne pleure plus, nous allons nous occuper de toi quoi qu'il arrive... J'étais surprise par sa petite voix. Elle pleurait aussi.
    - Wounda tu es... C'est quoi toute cette affection vous ne m'invitez même pas ! Max se joignit à elle et moi. Son étreinte me rassura immédiatement. Une fois notre câlin collectif terminé nous nous regardâmes avant de rire. La soirée se déroula très bien. Le courant entre eux et moi passait si bien, ils m'avaient comme adopté. Nous passâmes notre nuit à jouer à des jeux vidéo. Max et moi prenions ça très au sérieux ce qui me valu un fou rire de trente minutes avec Wounda qui se moquait de ma tête à chaque fois qu'il me battait.
    Il devait être plus de cinq heures matin quand je regagnais le canapé après un passage aux toilettes. Wounda était endormie à moitié couchée sur Max, assit au milieu du canapé, pieds sur la table basse.
    Je restais debout à les regarder. Je me sentais de trop et ma raison me dictait de partir, quitter cette maison et ne plus penser à ce garçon dont le cœur était déjà occupé.
    - Vois-tu Océane, ma sœur fait fuir toutes mes petites amies potentielles. Commença t-il a me dire. J'en restais bouche bée... Ils étaient tout simplement frère et sœur et moi je croyais qu'ils étaient mariés ! Je me souviens à quel point je me suis trouvée ridicule à ce moment là. J'avais envie d'éclater de rire mais la fatigue m'achevait de plus en plus. Max le remarqua et m'invita à m’asseoir près de lui.
    - Elle est tout pour moi et la voir triste me tue de l'intérieur.... Tu sais avant ce n'était pas comme ça, elle était souriante, joyeuse... Je fais tout pour la protéger mais les gens ont peur d'elle à cause de son état pourtant as-tu vu ce soir qu'elle riait et s'amusait même si elle est souvent triste !
    - Tu sais moi je l'aime bien Wounda, vous êtes mes premiers vrais amis. D'habitude les gens ne m'adressent pas la parole parce que je suis issue d'une famille riche et que je traîne avec Will qui vient d'une famille pauvre... Subitement la main de Max se posa sur mon épaule en m’entraînant contre lui. Ma tête, posait sur son torse, touchant légèrement celle de sa sœur, je me sentais bien, peut-être avais-je une chance ? Peut-être que s'il m'avait parlé des problèmes de sa sœur c'est parce qu'il m'aimait et voulait voir comment j'allais réagir ? Nous nous endormîmes tous ainsi assommés par la fatigue.
     

    A mon réveil, la maison était vide. Enfin du moins la cuisine et le salon. Ces deux pièces en formait une grande. Seul le sol et la couleur des murs marquaient leurs différences. Me décidant au bout de quelques secondes, je franchissais les marches pour aller voir s'ils étaient dans leur chambre. La chambre de Wounda était complètement ouverte, sans doute pour l'aérer. J'entrais alors doucement dans celle de Max. Le mur était peint d'un gris presque métallique et les meubles toujours moderne rendait très classe la pièce. Je ne pu m'empêcher de m'allonger dans son lit, l'espace d'un instant. Il avait une couette grise montrant un paysage urbain sans doute une grande ville américaine. Son odeur me captivait tant que je n'entendis pas de suite Max et sa sœur rentrer. Je répondis quand Wounda demanda si j'étais là haut, tout en remettant la couette sur le lit pour ne pas qu'il sache. J'eus à peine le temps de quitter la chambre quand Wounda monta. Après avoir fermé ses fenêtres sans en ouvrir pour autant le grillage de fer qui était posé à l'extérieur et fait son lit elle s'occupa du lit de son frère. C'est là que je rejoignis Max qui me proposa un croissant et un jus d'orange. Il posa le tout sur la table basse avant de se laisser tomber sur le canapé et boire son jus d'orange. Je fis du même suivit de Wounda qui s'était mise en chemise de nuit.
    - Quelle heure était-il au fait ? Demandai-je. Max alluma la télévision avant de répondre.
    - 15h45.
    - Max ! C'est dégouttant ! Je ne compris pas pourquoi elle ne voulait pas de son jus d'orange. Je l'avais trouvé bon. Son frère la regardait amusé avec un grand sourire.
    - Ma chère petite Wounda c'est tellement exquis la vodka orange quand on se lève à peine. Elle répliqua en lui mettant un cousin en plein visage.

     


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  • Issue d'une riche famille, je n'avais jamais eu à me plaindre. Mes parents avaient toujours cédé à mes caprices, aujourd'hui encore...
    Ma meilleure amie, Will, changeait très souvent d'école. Pourquoi ? Moi-même je l'ignorais. Elle n'avait jamais voulu me le dire. Peut-être était-ce pour mon bien ou alors après 2 ans d'amitié, elle n'avait toujours pas confiance en moi...
     

    Ce jour là elle et moi venions de mettre les pieds dans notre nouveau lycée. Particularité, cette école était dans ce que l'on peut appeler un trou paumé. Les élèves possèdent chacun un petit studio situé autour du lycée couvert par les arbres de la forêt ce qui faisait de cet endroit un lieu magique. Nous étions fin février, ce qui me rendait un peu nerveuse car à cette époque de l'année tout le monde se connaît déjà... J'espérai vraiment être dans la classe de Will.
    Nous venions d'entrer dans le grand parking de l'établissement. Le gravier faisait un bruit qui me stressait, Will le remarqua et cessa de traîner les pieds. Elle m'assura que tout aller bien se passer et que cette année promettait beaucoup de choses.
    Le lycée se composait de trois grandes parties: l'aile gauche avait un étage, le centre et l'aile droite en comportaient trois. Une immense porte trônait dans le bâtiment central. Will marcha d'un pas décidé et posa sa main sur la poignée. Elle se retourna et me demanda de la rejoindre. Ce ne fût qu'à ce moment que je me rendis compte de mon état: mon cœur battait à la chamade, mes jambes s'étaient arrêtées en plein milieu du chemin et je n'osais pas m'approcher de l'entrée du lycée. Le visage de mon amie prit alors une expression d'impatience et d'énervement. Elle souffla pour me faire comprendre qu'elle me trouvait lourde comme à son habitude. A vraie dire Will avait toujours été froide avec moi. Pourtant je la considérais comme ma meilleure amie...J'espérais depuis longtemps qu'un jour elle devienne plus gentille et me remarque enfin. Les gens en général m'évitaient parce que je faisais partie d'une riche famille alors que Will restait près de moi...
    Un bruit me vint soudain à l'oreille. Je me tournais et découvris à l'angle du bâtiment une fille. Elle était jolie, les cheveux fin couleur brun/châtain. Elle repartit subitement et ce ne fût que là que Will se rendit compte de sa présence.
    - C'était qui ? Me demanda t-elle.
    Je haussais mes épaules en guise de réponse. Will regarda de nouveau là-bas.
    - Hé ! Vous pourriez nous aider on est nouvelles ! Aussitôt, je me retournais pour regarder à qui elle parlait. La fille était revenue accompagnée par un garçon, un garçon très beau, magnifique même ! Mon cœur s'emballa de nouveau alors que je contemplais le merveilleux inconnu. Il portait des converses noires, un jeans qui lui allait à ravir et avait un manteau qui affinait sa silhouette. Son visage tendre et amical m'incitait à m'approcher de lui davantage. De plus, ses yeux couleurs noisette m'attiraient.
    La fille, elle, était vêtue de la tête aux pieds de noir. Ses cheveux mi-longs châtain lui parcouraient le visage. Ses yeux noisette avaient un air triste, mélancoliques.
    - Vous êtes nouvelles ? Le lycée est fermé aujourd'hui mais, si vous le désirez, nous vous conduirons à Nathalie. Il s'agit de l'agent s'occupant de l'administration.
    Will que je n'avais pas vu s'approcher de moi, s'avança vers eux en me tirant avec elle. La jeune fille nous regarda d'un air bizarre. C'était elle oui qui était bizarre ! Quand nous arrivâmes en face d'eux. Je n'osais rien dire. Mon regard était plongé dans les yeux du garçon comme si son visage se détachait du décor, comme s'il brillait. Il était si beau, si attirant...
    - Je suis Max et voici Wounda. Se présenta le merveilleux inconnu. La fille semblait toujours aussi étrange. Sentant son malaise Max passa son bras autour du cou de la dénommée Wounda. Un sentiment de jalousie m'envahit alors. Sortaient-ils ensemble ? Ils avaient l'air si proche...
    - Moi c'est Will et la fille toute rouge c'est Océane.
    - Quoi ! Je secouais la tête en me demandant si j'étais réellement toute rouge au visage ou si c'était une farce de Will. Wounda et Max se mirent à rire.
    - On y va. Finit par dire Max. Lui et la fille marchaient dans l'allée. Nous les suivîmes de près.
     

    Il s'appelait donc Max. Ça lui allait bien. Mes yeux étaient braqués sur lui. Will devait sûrement le trouver banal ou le détestait-elle déjà mais pour moi, il n'y avait aucun doute il était si beau... D'allée en allée, il nous racontait tel ou tel événement qui s'était déroulé dans ces lieux. Arrivée à destination, il sonna à une grosse porte en bois massif. Le temps que quelqu'un vienne ouvrir Max nous proposa de nous attendre et de nous aider à nettoyer notre futur appartement.
    Une femme d'une quarantaine d'années nous ouvrit et nous souhaita la bienvenue. Elle nous pria d'entrer et laissa Max et la fille dehors. Après avoir rendu les derniers formulaires et pris les livres scolaires, la femme nous parla de l'appartement :
    - En revanche, pour vos studios les meubles ne sont pas encore arrivés.
    - Quoi ? ! Et où dormirons-nous ? ! S'indigna mon amie.
    - Et bien je vais demander à monsieur et mademoiselle Vulpus de vous prendre provisoirement. Ils vivent dans la grande maison au fond de l'allée la plus proche de la forêt...
    Je me demandais alors si les Vulpus étaient des élèves ou des profs. Je ne pensais pas qu'en étant au lycée des élèves se mariaient...C'était complètement ridicule ! Mais comme à mon habitude le pire me parvint à l'esprit : peut-être que madame Vulpus serait ma professeur de musique et que son mari serait mon principal... Ce qui signifie que chaque soir lorsqu'ils parleraient de leur journée, j'aurais tous les détails sur les élèves ! Non impossible ! Ça serait trop horrible ! Les pires situations envahissaient mes pensées.
    Entre temps, Will m'avait tiré par le bras jusqu'à la porte massive par laquelle nous étions entrées. Avant même que je ne puisse comprendre ce qui se passait, Max m'attrapa la main. Il me regardait un soupçon inquiet et à la fois un air amusé. Fuyant son regard avant qu'il ne s'aperçoive de mon esprit troublé, je vis Will et Wounda explosant de rire en me voyant. Max, qui n'avait rien compris rougit légèrement avant de demander à son amie ce qu'il y avait d'hilarant. Elle se contenta juste de lui répondre un petit « rien » entre deux fous rires. Mon corps tout entier resta sur ses gardes jusque chez les Vulpus. Cela avait commencé lorsqu'on m'annonça que les Vulpus étaient Max et Wounda. Je n'osais plus les regarder de peur de les dévisager. Ils étaient si jeunes tous les deux, surtout pour être mariés ! Ils marchaient à ma gauche, bras dessus bras dessous. Nous longions le grand bois. Max expliqua qu'il était strictement interdis d'y entrer. J'avais rapidement observé l'orée: ce n'était que broussailles, buissons avec des baies qui à mon avis, étaient empoissonnées et d'immenses orties.
    - Ce chemin est peu fréquenté excepté pendant les beaux jours d'été. Nous expliqua Max.
    C'est vrai qu'ici les plantes et arbres qui entouraient les bancs bordant le chemin de gravier rendaient ce lieu tout simplement magnifique. J'imaginais la beauté de l'endroit lorsque le printemps serait là. Il n'y avait personne à part nous et un couple, assit sur un banc. Nous allions bientôt les dépasser. La fille avait un teint superbe, des cheveux rayonnant et tira un immense sourire en nous voyant. Le garçon regardait le haut des arbres. Il semblait dans ses pensées comme déconnecté de la réalité. Ils devaient quand même avoir froid. La neige avait fondu il y a quelques jours mais la nature tout entière était restée humide et très fraîche.
    - Dis-moi tu m'aimes ? Demanda la fille. Nous venions tout juste de les dépasser quand Wounda s'arrêta. Elle baissa la tête et je crus voir ses mains tremblées. C'était étrange.
    - Je t'aime. Répondit le garçon sur un ton complètement indifférent. Wounda réagit à ses mots en s'enfuyant d'un coup. Max eut beau l'appelée, elle n'y prêta même pas attention et s'engouffra dans la forêt interdite. Le garçon, entendant Max crier se leva subitement et la regarda se fondre dans le bois. Quelque chose m'échappait ? Max se tourna vers lui et le regarda d'un regard terrible. Se connaissaient-ils ? J'avais l'impression qu'il allait se jeter sur lui et le battre à mort.


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